Dans le village du Père Noël, les journées de juin sont remplies d’une lumière douce et dorée. Même au Pôle Nord, le soleil se montre plus généreux, et cette saison rare est un trésor pour les habitants magiques. C’est à cette période qu’a lieu un événement très attendu : le Carnaval des Lucioles.
Depuis la première lueur du mois, l’horloge magique avait commencé à faire vibrer doucement ses aiguilles. À chaque tic-tac, une étincelle lumineuse s’échappait de ses rouages, s’envolant dans le ciel comme un appel secret. Ces petites lumières formaient un chemin enchanté vers la clairière aux Fées, où le carnaval allait avoir lieu.
Les lutins, excités, fabriquaient des lanternes magiques en pétales de givre et en ficelles de sucre. La Mère Noël, vêtue d’une robe ornée d’étoiles dorées, préparait des gâteaux aux mille saveurs : lumière de vanille, brume de citron, et mousse de baies lunaires. Même les rennes s’entraînaient à danser, leurs sabots créant une mélodie joyeuse sur le sol de cristal.
Le soir du carnaval, la clairière scintillait de mille feux. Les lucioles, venues par milliers, formaient des guirlandes vivantes autour des arbres. Les lutins défilaient avec des masques de plumes enchantées, dansant au rythme des tambours de givre et des flûtes d’étoiles.
Tout à coup, l’horloge fit un TIC-TAC retentissant. Le Père Noël leva les yeux et vit qu’au sommet de la grande aiguille, une luciole géante s’était posée. Elle brillait comme une comète et, d’un battement d’ailes, lança une pluie de lumière qui enveloppa chaque invité d’un halo doré. C’était le signal tant attendu : la grande danse de la Lueur Polaire pouvait commencer.
Main dans la main, lutins, fées, rennes et enfants des neiges tournoyèrent dans un ballet féerique. Le temps semblait suspendu. Le Père Noël, ému, murmura à l’horloge :
« Merci de nous rappeler que la lumière est une fête que l’on porte en soi, même dans les contrées les plus froides. »
Et l’horloge, dans un dernier souffle lumineux, fit un tic-tac doux comme un baiser d’été.
