Le vent d’automne soufflait doucement sur le village du Père Noël, faisant danser les feuilles rouges et dorées autour des maisons enneigées. Au cœur de l’atelier, les lutins s’activaient dans une effervescence particulière : le Grand Bal des Citrouilles approchait.
Ce bal, organisé une fois par siècle, célébrait l’harmonie entre le monde magique et le monde des saisons. Pour l’occasion, la Mère Noël avait cousu des costumes chatoyants aux tons orangés, et les rennes se paraient de rubans scintillants.
Mais cette année, il y avait une nouveauté : l’Horloge Magique devait sonner minuit pile pour révéler un passage secret vers le Jardin des Lanternes, un lieu féérique que personne n’avait vu depuis cent ans.
Le lutin Noisette, chargé de vérifier les engrenages, s’inquiétait :
— « Père Noël, l’horloge avance d’un tic trop vite ! »
— « Impossible, elle ne rate jamais une seconde… sauf peut-être en octobre », répondit le Père Noël en souriant mystérieusement.
Les lutins firent appel à Plumeline, la gardienne des secondes oubliées. Avec sa montre à remonter le temps, elle entra dans le cœur de l’horloge et découvrit une citrouille enchantée coincée dans un engrenage, laissée là lors du dernier bal, un siècle plus tôt.
— « C’est une malice du passé ! », s’exclama-t-elle.
Elle récita une formule ancienne, et la citrouille se transforma en flamme dorée qui alla se poser sur l’aiguille centrale. L’horloge reprit son rythme juste… pile à temps.
À minuit, un halo de lumière orangée entoura l’horloge. Un portail de lianes dorées s’ouvrit lentement. Lutins, rennes, et enfants invités franchirent le passage et découvrirent un jardin peuplé de lanternes vivantes, flottant dans le ciel d’automne.
La nuit fut magique, rythmée par la musique des feuilles et les rires légers des esprits du feuillage. Noisette dansa avec une lanterne-lutin, et le Père Noël esquissa quelques pas avec la Mère Noël sous une arche de lumières.
À l’aube, le portail se referma, et l’Horloge Magique murmura :
— « Rendez-vous dans cent ans… sauf si vous rêvez assez fort. »
Depuis, chaque octobre, l’horloge semble ralentir… comme si elle écoutait, encore une fois, le rythme secret de ce bal merveilleux.