En juillet, une brise chaude et mystérieuse descendait sur le village du Père Noël. C’était le Vent Chanteur, un souffle magique qui ne passait qu’une fois par an, et qui avait le pouvoir de réveiller les souvenirs endormis.
Tout avait commencé par un tic-tac particulier de l’horloge magique. Ce jour-là, les aiguilles tournaient en fredonnant une mélodie douce, comme un chant venu de très loin. Les lutins l’avaient entendu depuis l’atelier et s’étaient arrêtés net dans leurs préparatifs. Quelque chose d’ancien revenait.
Le Père Noël sourit :
« C’est le moment du Souffle. Préparez les cerfs-volants de la mémoire. »
Car oui, en juillet, les lutins confectionnaient des cerfs-volants enchantés, faits de soie de brume et de ficelles de souvenir. Chaque lutin, chaque renne, chaque fée inscrivait sur le tissu une scène heureuse de son passé : un rire, un cadeau offert, une nuit d’hiver partagée.
Quand le Vent Chanteur arriva, il souleva doucement les cerfs-volants, les faisant danser dans le ciel. Et à chaque vol, un souvenir s’échappait comme une bulle de lumière, flottant dans l’air avant de se poser sur le cœur de celui qui l’avait oublié.
La Mère Noël, émue, retrouva dans le vent le rire d’un enfant qu’elle avait consolé un soir de tempête. Le renne Tornade revit le moment où il avait réussi à voler pour la première fois. Le Père Noël, lui, revit le tout premier Noël, celui où tout avait commencé, et où une horloge étrange s’était mise à battre pour la première fois dans la neige.
Ce soir-là, dans le ciel du Pôle Nord, mille cerfs-volants flottaient comme des pensées d’or, bercés par le souffle magique. L’horloge brillait doucement, ses aiguilles en forme de plumes fredonnant encore ce chant oublié.
Et tous, unis dans ce vent chaud et doux, comprirent que les souvenirs heureux ne disparaissent jamais vraiment. Ils attendent, cachés dans le silence, qu’un souffle magique les réveille pour illuminer nos cœurs.